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L'astuce à l'orteil
14 janvier 2010

T'voir en peinture.

A_kind_of_blue____by_VladimirBorowicz

http://vladimirborowicz.deviantart.com/


Tu as su séduire ce qui d’elle n’était ni rêve ni idéal

La femme dans l’esprit qui s’attelle à créer des contes et des fables

Voila qu’tu l’accroches au réél, que tu lui donnes goût au banal

Mais le vrai monde n’a rien d’model, et ses histoires n’ont pas d’morale

Elle troque lucioles et ritournelles contre ton bonjour matinal

Et contr’ cette trouille qui la martèle, contre cette rage quasi bestiale

Y a pas  d’méchant, d’salaud, d’untel qu’aurait les torts, qui f’rait le mal

Ya qu’des r’mises en question cruelles, et même toi, t’y es bancal

Oh pourtant, tu sais, elle s’applique à s’accrocher au train d’tes jours

Elle affronte séismes et répliques  quand tu cherches à séduire ta cour

Attendant qu’tu te trouves les trippes d’assumer tes putain d’toujours

Elle peut t’aimer à sens unique mais pas construire sans ton concours

Elle sait ce rêve trop onirique, elle sent son souffle déja trop court

Elle se laisse prendre de panique et commence à t’appeler au s’cours

C’est pas vrai, ce n’était qu’un cirque et M’sieur Loyal pèse pas très lourd

Absorbé par ta gymnastique, tu n’étais plus qu’un clown sourd…

Elle a perdu toute sa droiture, elle a perdu tout son orgueil

Elle a l’âme à fleur de l’armure et le cœur couché sur une feuille

Son iris n’est qu’un bleu azur, comme un cocard interne à l’œil.

Elle a perdu c’qu’elle était d’pur, et c’est d’elle-même qu’elle porte le deuil.

Elle apprends de cette déchirure comme une jeunesse douc’ment s’effeuille

Petit à petit, dos au mur jusqu’aux roues ornant un fauteuil

Elle essaye d’voir ce qui est sur dans un monde sans foi ni recueil

Mais le doute toujours rature les promesses qu’elle laisse sur son seuil.

Tu avais mis de la couleur sur le poste télé de sa vie

Toi tu donnais de la saveur à ses images sans fantaisies

Maint’nant se souvenir lui fait peur quand tout n’est que diphtongue de gris

La peinture n’est pas une erreur mais elle n’a plus sa place ici

Ton arc-en-ciel était menteur puis, Chaplin a son charme aussi

Les danses d’Astair rythment ses humeurs, Norma Jean inspire ses habits

Désormais elle dira « moteur » en noir et blanc sans compromis

D’toi ou d’un autre peintre amateur, une gouache ne vaut jamais son prix.

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Commentaires
M
Je savais que tu finirais par t'en sortir, m'enfin bref. C'est un beau texte, empli de référence qui font toute ta personnalité et originalité. Au delà de tout ça, c'est aussi la continuité d'une longue lignée de texte écrit pour/à cause de lui, peut-être le dernier, peut-être pas. En tout cas, ce serait une magnifique clôture pour le recueil de votre histoire.
L'astuce à l'orteil
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